EGYPTE : « L’armée doit rendre le pouvoir à un gouvernement civil d’union nationale » Communiqué d’EELV (Europe Ecologie Les Verts)

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Vous pouvez retrouver ce communiqué ainsi que tous les communiqués sur le site eelv.fr 

 » L’armée égyptienne s’enfonce dans une fuite en avant de violences inouïes contre les manifestants réclamant le retour du Président Morsi. Après avoir assassiné des centaines de manifestants le mois écoulé, la voici qu’elle disperse dans le sang ceux qui ne font qu’appliquer leur droit élémentaire à une libre expression.

En effet, les droits politiques ne doivent pas s’appliquer à géométrie variable, quand bien même il s’agirait d’adversaires. Rien ne peut évidemment justifier une telle répression qui discrédite absolument le pouvoir militaire. Il avait pu apparaitre comme répondant aux aspirations populaires face à la tentative de captation du pouvoir par les Frères musulmans. Mais loin d’être le garant d’une démocratie ravivée, avec l’instauration de l’état d’urgence, il apparait comme un pouvoir totalitaire et sanguinaire.

EELV condamne fermement le massacre de ce jour, comme ceux qui ont eu lieu auparavant. Avec toutes les forces réellement attachées au droits de l’homme, nous exigeons l’arrêt immédiat des violences et de la répression, ainsi que  le retour des militaires dans leurs casernes, et la mise en place d’un gouvernement de transition d’union nationale ayant une feuille de route claire pour la restauration d’un processus démocratique sans influence militaire.  »

Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, porte-parole

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Il est beau, il est chaud… le programme des JDE ( Journées d’été ) des écolos (EELV Europe Ecologie Les Verts ) à Marseille du 22 au 24 août 2013

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Voici le programme des journées d’été !

 

Du 22 au 24 août 2013, les écolos se retrouvent sous le soleil de la Provence. Marseille, ville hôte de cette édition, a sortie ses habits de lumière :  il semble même qu’ils aient retapé le vieux port pour notre arrivée…

Les JDE, ce sont trois jours de débats, d’échanges et de découvertes avec trois idées fortes :

– la réaffirmation, à travers tous nos ateliers, que l’écologie, c’est un ensemble de solutions à mettre en œuvre dès aujourd’hui.
– des moyens d’action : comment agir pour mettre en place ces solutions ? C’est aussi le moment du bilan depuis le dernier congrès et les dernières élections.
– l’avenir à préparer : 2014, son congrès, ses élections municipales et européennes se préparent ici… et c’est prendre place dans le débat pour l’avenir que d’accueillir la nouvelle Fondation de l’écologie politique.

Il va sans dire que si les neurones seront sollicités, les JDE restent chaque année un temps fort de rencontres, de débats plus ou moins productifs jusqu’au bout de la nuit et l’occasion de partager un verre de pastis avec les amis.

Et comme on veut être sûr que personne ne s’ennuie, il y aura :

– des séances plénières ;
– des forums ;
– des ateliers ;
– des films et des spectacles ;
– de la formation ;
– un stand dédicace à la librairie ;
– des expositions ;
– des promenades, visites de la ville et autres activités sportives ;
– un écolocamp d’écologeeks ;
– et bien sûr, une fête !

Alors, en route pour les prochaines étapes… et n’oubliez pas de vous inscrire !

Contact : jde@eelv.fr

Ex-futur aéroport de Notre Dame des Landes :  » Plein succès de la mobilisation à Notre-Dame-des-Landes.  » Communiqué de presse d’EELV ( Europe Ecologie les Verts )

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Notre site national eelv.fr

 »  Pari gagné pour les organisateurs du rassemblement Notre-Dame-des-Landes 2013. A 18h30 ce dimanche, et depuis hier matin, plus de 40 000 personnes en comptage cumulé ont foulé le terrain. Les festivaliers-militants continuent à affluer pour les concerts de la soirée (Cabazi, Lo’Jo, Sanseverino, Lo Cor de la Plana, Parabellum).


Toutes les personnes présentes, public, artistes et organisateurs affichent une très grande satisfaction devant le professionnalisme de l’organisation, portée par près de 800 bénévoles. Le contenu et la variété des forum-débats et de la programmation musicale ont fait l’unanimité. Leur simultanéité a permis au public d’alterner en permanence musique et information, d’apprécier l’esprit à la fois festif et militant de ce week-end, et son ambiance joyeuse et sereine.

Au cœur de l’été, la mobilisation ne faiblit pas, bien au contraire. Elle renforce notre conviction d’avoir les moyens d’arracher la victoire contre ce projet inutile, qui ne nous sera pas imposé. Notre lutte continue, comme d’autres luttes avec lesquelles nous tissons des réseaux solides. Jusqu’à la victoire, ici et ailleurs ! On ne lâche rien !  »

Contacts presse : Julien Durand : 06 33 51 01 25 Dominique Fresneau : 06 71 00 73 69

 » Ôter au principe de précaution sa portée constitutionnelle ?  » Lettre du Dr André MINETTO à Monsieur Eric CIOTTI et Monsieur Jean Claude GUIBAL, Députés, ayant déposé une proposition de loi Constitutionnelle

La _Proposition de loi constitutionnelle__

A Monsieur Eric CIOTTI

A Monsieur Jean Claude GUIBAL

Députés

 » Monsieur le Député,

Vous avez apposé votre signature sur un texte visant à soustraire le principe de précaution de la Constitution française, avec comme premier signataire Eric Woerth …

En préambule, n’oublions pas que les  » comportements individuels  » ne sont seuls responsables de l’épidémie de maladies chroniques ( pathologies cancéreuses, allergiques, respiratoires et autres ) que nous subissons depuis quelques temps. Les producteurs de risques, certains industriels notamment, inconscients ou/et incompétents et/ou de mauvaise fois, en sont aussi responsables. Mais aussi les élus et les collectivités territoriales qui n’interviennent pas, ou le font dans le mauvais sens, prennent aussi une part de responsabilité dans ce domaine capital  » Environnement – Santé « .

Rappelons qu’en 1972, la Conférence Mondiale sur l’Environnement de Stockholm organisée dans le cadre des Nations Unies, a posé les premiers droits et devoirs dans le domaine de la préservation de l’environnement. Ainsi, le principe 1 de la déclaration de Stockholm énonce :  » L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d’améliorer l’environnement pour les générations présentes et futures.  »

Le principe de précaution a été introduit en 1992 dans le Traité de Maastricht. Ne revenons pas en arrière.

Pour revenir au projet de loi, je me permets de vous soumettre quelques remarques à la lecture de votre texte commun.

Le rapport de l’AEE ( l’Agence Européenne de l’Environnement ) a analysé 88 cas de prétendues  » fausses alertes  » dans le domaine des impacts de l’environnement sur la santé : sur ces 88, seules 4 ont pu être réellement qualifiées de  » fausses « .
Ce sont pourtant bien ces peurs que vous brandissez avec vos collègues en prétendant que la valeur constitutionnelle du principe de précaution – norme de droit la plus élevée en droit français – mène à la  » délocalisation, voire à l’arrêt de programmes de recherche « , rien de moins !

Une remarque aux antipodes des conclusions du rapport de l’AEE qui explique que les mesures de précaution permettent de stimuler plutôt que d’étouffer l’innovation : réglementer de manière plus stricte une technologie ou une substance, en particulier si celle-ci émerge de façon rapide et à grande échelle, favorise le développement d’alternatives technologiques et la créativité, et stimule la recherche dans des domaines inexplorés jusqu’ici.

Car l’une des tendances du secteur industriel n’est-il pas d’utiliser une même substance dans de nombreuses applications pour la rentabiliser, on pense par exemple au bisphénol A, et aux résistances scandaleuses et indécentes interdiction et à son remplacement.

« Il n’est nullement question ici de stigmatiser l’écologie, de l’opposer à l’environnement et de voir ce dernier comme un frein à la croissance. »

Qui a dit  » l’environnement ça suffit  » ?

 » il suscite finalement certaines interrogations en raison d’une fétichisation qui pourrait s’avérer handicapante pour la croissance.  »

Peut-on vraiment être fier de ce type de croissance qui n’a que trop duré, détruit la planète, la biodiversité, au seul profit d’une infime minorité et sans bénéfice, bien au contraire, pour l’écrasante majorité, et ceci en Europe et dans le monde entier ?

 » Cependant, la valeur constitutionnelle du principe de précaution ne doit pas conduire à un essoufflement de la recherche pouvant mettre en péril la compétitivité des entreprises qui en ont besoin.  »

Pouvez-vous citer un exemple où le principe de précaution aurait entraîné un essoufflement de la recherche ?

 » Une société doit pouvoir oser, elle ne doit pas se donner des freins qui feraient obstacle à toute progression.  »

Si le risque fait effectivement partie de la vie encore faut-il que ce soit ceux qui prennent des risques qui en supportent les conséquences.
Ce qui malheureusement est très rarement le cas ! Car ils en font surtout prendre aux autres et c’est trop souvent la collectivité, donc nous tous, qui en payons ensuite les graves conséquences dans tous les domaines.

 » C’est souvent en s’engageant sur des voies que certains estiment folles et déraisonnées que se font les découvertes.  »

Il ne faut pas confondre les découvertes et leurs applications.

Pouvez-vous citer un cas où des lanceurs d’alerte, se basant sur des faits scientifiques, aient eu tort ?

Je dis bien se basant sur des faits scientifiques. Ne nous ressortez pas l’exemple de ceux qui se sont opposés aux trains, argument de ceux qui n’en n’ont pas !

Il y aurait encore tant à dire sur ce texte mais je m’arrête là.

Pour conclure, il faut plutôt renforcer et étendre ce principe de précaution. Dans le domaine sanitaire notamment.

Dans le domaine de la prévention ( et plus de la précaution ), une ville comme Nice, une des plus polluées d’Europe ( et d’autres villes du département ), où la pollution atmosphérique, due principalement à la circulation routière – voir les indicateurs de cette pollution qui est très et trop régulièrement dans le rouge à Nice notamment, ville sans industrie ni agriculture intensive périphérique – cette pollution atmosphérique extérieure rend malades et tue de trop nombreuses personnes depuis trop longtemps.

Il n’y a en effet aucune prévention primaire à toutes ces pathologies créées, à toutes ces souffrances infligées, ni à tous ces décès artificiellement provoqués.

Et ayons à l’esprit que nous risquons d’être tous victimes de ce manque de réaction, nous mêmes ou notre entourage, à un moment ou un autre.

C’est la même chose pour tout affaiblissement du principe de précaution, qu’il faut au contraire renforcer et compléter.

Avec mes sentiments cordiaux.  »

Dr André MINETTO

Membre du Bureau du CDPS 06 ( Centre départemental des Professions de Santé )

Administrateur du RES ( Réseau Environnement Santé )

Ex Enseignant à l’UFR d’Odontologie de l’Université de Nice Sophia Antipolis

« EELV mobilisé contre le forage de pétrole de schiste » Communiqué de presse d’EELV ( Europe Ecologie les Verts )

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Deux sociétés prospectent actuellement le sous-sol du Bassin parisien, profitant du fait que si la loi de juillet 2011 interdit la fracturation hydraulique, elle n’interdit pas les forages.

EELV réaffirme son opposition à l’exploitation de pétrole de schiste, tout comme à celle bien sûr du gaz de schiste. A l’heure du débat national sur la transition énergétique, rappeler la nécessité d’abandonner le recours aux hydrocarbures non conventionnels comme les gaz et pétrole de schiste est une première étape pour une réorientation en profondeur de la politique française vers la sobriété énergétique et les énergies renouvelables.

EELV participera et appelle à se joindre au rassemblement du 3 août à 14 heures à Jouarre (77640 – au lieu-dit La Petite Brosse), sur les lieux d’un forage exploratoire imminent, devant la plateforme d’exploration pétrolière érigée par l’entreprise Hess Oil, spécialiste de l’extraction de pétrole de schiste.

Elise LOWY, Porte-parole

Enterrons définitivement le projet de Notre Dame des Landes !

 » Pour compléter les actions juridiques et les recours administratifs, voici venu le temps d’un grand rassemblement populaire à Notre Dame des Landes.

EELV soutient, participera et appelle tous les citoyen-nes opposé-es au Grand Projet Inutile et Imposé d’aéroport à Notre Dame des Landes à rejoindre le rassemblement les 3 et 4 août.

Il est essentiel de continuer la mobilisation pour confirmer le coût d’arrêt à l’avancée d’AGO/Vinci et de l’Etat sur le terrain.

Les expulsions, agressions policières et destructions de maison qui ont eu lieu sur la ZAD cet automne, n’ont fait que renforcer la détermination des militants qui luttent contre ces Grands Projets Inutiles et Imposés ici comme ailleurs et l’artificialisation des terres agricoles.

Le grand rassemblement des 3 et 4 août est incontournable pour toutes celles et ceux qui œuvrent en faveur d’une véritable transition écologique et énergétique et la préservation de la biodiversité.

Tous ensemble, enterrons définitivement le projet de Notre Dame des Landes !  »

http://www.notredamedeslandes2013.org/

Elise LOWY, Porte-parole

 » Maïs OGM MON810 : le combat continue pour son interdiction !  » Communiqué de presse d’EELV ( Europe Ecologie les Verts )

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Monsanto

 » Le Conseil d’Etat a annulé ce jeudi 1er août  l’interdiction de cultiver en France le maïs transgénique MON810 de la multinationale des biotechnologies Monsanto.

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 » Le Conseil d’Etat a annulé ce jeudi 1er août l’interdiction de cultiver en France le maïs transgénique MON810 de la multinationale des biotechnologies Monsanto.

EELV est consterné et scandalisé par cette décision, qui se fait au mépris de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement. Celle-ci survient moins de deux semaines après que Monsanto ait annoncé qu’elle allait retirer toutes ses demandes d’homologations (en cours) de nouvelles cultures OGM dans l’Union européenne en raison de l’absence de perspectives commerciales.

EELV continuera à se battre pour l’interdiction du maïs MON810, seul OGM actuellement cultivé en Europe, couvrant moins de 1% de l’ensemble des champs du continent européen, et à promouvoir le développement de l’agriculture écologique, idéalement paysanne et biologique, en France et dans le monde, seule à même de garantir sur le long terme la sécurité sanitaire mondiale et la préservation de la santé et des ressources.  »

Elise LOWY, Porte-parole

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 » Pour une vision globale de « l’Europe que nous voulons »  » par le Dr André MINETTO, M. Philippe RANVOISY et M. Daniel GAUDART ( Mouvement Européen France )

Voici un texte que nous avons rédigé il y a quelques temps ( 2010 ) dans le cadre du Mouvement Européen France . Et dont j’ai rédigé en grande partie le premier chapitre : « Une vocation politique mondiale : un peu de géostratégie » et collaboré aux suivants. 

La marche de l’Union Européenne étant figée et empêtrée dans un certain égoïsme de nos dirigeants respectifs, aveuglée par un court-termisme indécrottable propre à une grande partie de la classe politique ( surtout en France, Italie, Grèce … etc ), ligotée dans une gangue ultra-libérale et financière qui la paralyse et la détourne de son but originel, ce texte est hélas toujours actuel. Et le volet finaciaro-économique, non abordé directement devient de plus en plus source de précarité et de révolte justifiée.

Voici notre déclaration pour faire redémarrer ce chef d’oeuvre en péril dont certains commencent à se détourner … à tort. Encore faut-il leur redonner envie d’Europe ! Nos propositions et nos pistes d’action.

 » Le simple citoyen à la recherche de sens ne peut concevoir l’Europe que sur un plan politique et un plan humaniste à la fois, et aussi en cherchant des résultats concrets.

Conscients de nos destins liés par une histoire partagée et par une culture commune, et voulant redonner envie d’Europe, nous proposons d’énoncer, en cohérence, une vocation politique et une vocation humaniste de l’Europe.

Mais aussi pour nous en tenir d’abord à « l’Europe que nous pouvons » aujourd’hui, nous suggérons d’identifier des actions concrètes à mener, au plan politique d’un côté, vers les jeunes et les enfants d’un autre côté.

Une vocation politique mondiale : un peu de géostratégie

Une géostratégie ambitieuse doit pouvoir être perçue comme telle par les peuples et les citoyens de l’UE, mais aussi par les autres peuples proches ou lointains. Avec une exigence : actes et paroles doivent être indissociables.

Si l’effet « médias informatisés instantanés » accroît considérablement l’audience – ce qu’utilisent ceux qui préfèrent au dialogue l’activisme terroriste ou nationaliste – l’effet « actions de terrain pérennes »devra accroître la notoriété de l’engagement politique durable, d’autant mieux qu’il sera coordonné avec d’autres démocraties. Avec des objectifs communs à long terme :

• un monde qui évolue vers la résolution des conflits par la prévention, tellement plus simple même s’il faut dépasser les vieux schémas et des intérêts à court terme : politiques, économiques, individuels des dirigeants … et les menaces toujours latentes de conflits locaux enracinés dans l’histoire ;

• un monde d’où les armes NBC seraient progressivement exclues ;

• un monde où les difficultés économiques et sociales seraient véritablement prises en compte à l’échelle de la planète et traitées dans l’intérêt des peuples et des individus ; et pas pour quelques intérêts privés ou déviés ;

• un monde où l’on pourrait parler de solidarité géostratégique devant l’urgence : sociale, écologique, économique, démographique … ; Face à l’irruption des risques militaristes et terroristes, une « Europe des lumières » se doit d’être visionnaire pour le monde, à l’aube du XXI ème siècle, comme elle le fut pour elle même au milieu du XX ème siècle.

Faut-il des exemples d’engagements et de positionnements attendus ? • redéfinition de politiques agricoles globales (européenne et mondiale) • initiatives pour des conférences régionales et mondiales de désarmement • intelligence et ouverture d’esprit sur les franges de l’UE (Turquie, Balkans, …) • engager un développement durable préservant les ressources de la planète • participer activement à la gestion des flux migratoires mondiaux Sur tous ces thèmes, les peuples et les citoyens d’Europe attendent d’être consultés et de manifester à quel point ils ont envie d’Europe.

Une vocation humaniste : la solidarité d’abord

L’union est le principe fondateur de l’Union Européenne, son emblème. C’est sa force à l’intérieur, pour faire régner la paix, et à l’extérieur, pour soutenir son rayonnement économique, culturel et politique. Mais cela implique l’expression de rapports de force et toutes sortes de marchandages.

La solidarité, qui n’est encore qu’optionnelle, devient pour les citoyens et les peuples d’Europe une ardente obligation imposée par l’histoire et une actualité douloureuses. Aujourd’hui, nous attendons de l’Europe qu’elle puisse rassembler :

• des gens qui se sentent concernés – car porteurs de l’espérance que l’Europe est un espace de solidarité assumée – et conscients de vivre une chance historique qui nous confère des responsabilités devant nos petits enfants ;

• des gens qui invoquent des droits universels, comme le droit au logement, le droit à la santé, le droit à la formation, le droit au travail, finalement le droit de « vivre ensemble en harmonie » ; des gens qui luttent contre l’exclusion, dont celle issue du handicap, et qui militent pour la solidarité intergénérationnelle ;

• des gens qui veulent faire barrage aux mouvements spéculatifs de capitaux et de valeurs foncières, aux injustices fiscales et aux dérives financières;

• des gens qui défendent les prérogatives des syndicats et des associations.

Cette vision globale répondra aux peurs et inquiétudes des populations et aux défis posés : social, économique, démographique, migratoire, écologique, des minorités et marginalités, extrémiste, énergétique, à condition d’être ambitieuse et solidaire.

A l’opposé d’une Europe-ghetto éclatée, âgée, figée et en voie de paupérisation, qui retournerait à ses peurs et à ses anciens démons, il y aurait une Europe des projets, capable de mobiliser les gens autour d’initiatives comme par exemple : • étendre à l’UE certains régimes nationaux d’assurances sociales • politique communautaire pour inciter à valoriser les logements vacants • lutte au niveau de l’UE contre la spéculation foncière et l’inflation immobilière • innovations fiscales, comme la « contribution volontaire de solidarité »

En fait, nous souhaitons que le Mouvement Européen soit porteur des valeurs d’une Europe forte et généreuse et que l’on puisse lire un jour sous son drapeau : « Si l’union fait la force, la solidarité fait le droit ».

L’Europe que nous pouvons : quelques actions concrètes

En plus des pistes précises déjà citées, et par ce que nous sommes convaincus des nécessités de l’union et de la solidarité, qui ont remplacé les moyens idéologiques et spoliateurs du passé, nous pouvons évoquer ce qui nous permettrait de faire un pas les uns vers les autres.

Deux options se présentent déjà sur des efforts ou des sacrifices à consentir : 1. miser sur les jeunes de tous les pays, pour inventer avec eux de nouvelles voies, 2. faire quelques pas ensemble à 3 ou 4 pays, en pensant ainsi entraîner les autres.

Dans la première voie (vers les jeunes et les enfants) : • aller dans les écoles et les collèges, porter témoignage de messages d’espoir, suggérer des pistes de rapprochements, écouter et donner envie de bouger et au moins de communiquer (se trouver des correspondants, …)

• promouvoir une action globale dédiée à l’enfance, au même niveau que les programmes européens dédiés à la jeunesse

• favoriser par tous moyens l’apprentissage de toutes langues étarngères

Dans la deuxième voie (au plan politique) : • militer dans les partis politiques pour constituer le « noyau dur » initial, qui accepterait d’aller vers l’harmonisation sociale et économique

• préparer, avec les syndicats, associations et partis politiques, le terrain des domaines (sociaux, économiques, écologiques, financiers, fiscaux, …) où l’harmonisation aura le plus de chance d’aboutir, sur la voie d’une future fédération.

Chacun d’entre nous est capable de trouver ses affinités entre ces deux voies.  »

 » Rétention d’enfants : Monsieur le Président, respectez votre engagement !  » Communiqué de presse d’EELV Bretagne

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 » La brutalité et la barbarie à l’encontre des personnes migrantes ont encore passé un cap avec l’enfermement en centre de rétention de Rennes de la famille tchétchène Mejidov qui compte deux enfants de deux et quatre ans.

Rappelons que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France pour ce type d’agissement et affirmé que ces actes constituent bien « un traitement inhumain et dégradant ». François Hollande avait promis de mettre fin à cette pratique en application de cette décision.

C’est donc un nouveau renoncement de la Présidence de la République. Aucune leçon n’a été retenue de l’ère Sarkozy et de la façon dont sa politique raciste a bénéficié à l’extrême droite. Il n’y a rien de glorieux à jouer la fermeté avec les plus faibles afin de redorer le blason d’une présidence et d’un gouvernement en difficulté.

Nous ne pouvons accepter que les droits les plus fondamentaux des êtres humains soient bafoués dans notre ville. A la suite des associations, nous exigeons du Ministre de l’intérieur et du Président de la République, le respect de leur engagement.  »

Gaëlle Rougier et Sylviane Rault, conseillères régionales EELV.

« Tchernobyl : au paradis du nucléaire français, Marisol Touraine et le gouvernement restent sur leur nuage radioactif  » par Michèle RIVASI eurodéputée ( EELV )

En séance à l’Assemblée nationale mardi, la ministre de la Santé Marisol Touraine a jugé non concluante une récente étude italienne qui fait état d’une forte augmentation des maladies de la thyroïde, dont des cancers, en Corse après le passage du nuage radioactif de Tchernobyl en 1986. Le lendemain, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) lui emboîtait le pas, jugeant que les données de base utilisées et les méthodes d’analyses paraissent approximatives et mal décrites.

Le déni continue donc 27 ans après la catastrophe de Tchernobyl, une position jugée irresponsable par l’eurodéputée Michèle RIVASI, fondatrice de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité), qui soutient depuis le début cette étude effectuée sur la base de 14.000 dossiers médicaux archivés et plus particulièrement sur 5.500 dossiers « complets » concernant des patients ayant consulté avant et après l’accident de la centrale nucléaire ukrainienne du 26 avril 1986.

« Ce qui m’étonne le plus, c’est la rapidité et l’aplomb avec lesquels l’IRSN rejette une telle étude, confiée pourtant à une équipe scientifique aussi crédible que compétente, suite à un appel d’offres européen. Les données utilisées sont suffisantes et crédibles. Le vrai problème est que l’IRSN a toujours refusé de reconnaître la dangerosité des faibles doses d’exposition à la radioactivité, s’entêtant – comme il vient de le répéter – à ne juger cette étude qu’en l’état actuel des connaissances sur les effets des expositions aux rayonnements ionisants.Reconnaître les dangers des faibles doses ce serait remettre en cause l’ensemble des normes de radioprotection et donc condamner définitivement le nucléaire pour raisons sanitaires. »

« Actuellement au Parlement européen, nous débattons de la future directive européenne sur la radioprotection, une occasion inédite de remettre en cause les normes actuelles pour les améliorer, ce à quoi je m’emploie. Je vous le dis franchement, d’un point de vue cynique nous conservons de telles normes pour éviter de payer trop cher en indemnisations en cas d’accident nucléaire. C’est le seul moyen d’éviter un krach économique complet suite à une catastrophe nucléaire majeure. Bref, une telle attitude démontre que l’on s’attend donc à avoir un accident, ce qui est inacceptable pour tout un chacun ».

« Cette analyse de l’IRSN contredit pourtant des études officielles de l’Institut national de veille sanitaire (INVS), qui ont démontré que l’incidence des cancers de la thyroïde en Corse est parmi les plus élevée de France…puisque la Corse a été la région la plus affectée par les retombées radioactives. CQFD ».

« Le syndrome de Tchernobyl semble toucher les gouvernements successifs, empêtrés dans une dépendance au nucléaire qu’ils n’ont su résoudre. Avec cette étude, la gauche avait enfin l’opportunité de reconnaître un des plus graves mensonges de la Vème République, je suis extrêmement déçue ».

« Depuis des années les victimes de Tchernobyl attendent une reconnaissance officielle des maladies qui les affectent. Je ne peux que m’indigner d’une telle irresponsabilité pour protéger les intérêts de l’industrie nucléaire: au final, le mensonge initial oblige à sa répétition pour ne pas mettre à mal la crédibilité de l’Etat en matière de responsabilité nucléaire. Le seul moyen de sortir d’un tel cercle vicieux est de sortir du nucléaire ».

Justine ARNAUD

Attachée parlementaire de Michèle RIVASI à Valence (Drôme) et pour Rhône Alpes 04 75 60 32 90 ou 06 37 15 76 56

« Nouvel assassinat politique en Tunisie : EELV horrifié et inquiet pour la démocratie » Communiqué de presse d’EELV ( Europe Ecologie les Verts )

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 » Le dirigeant du Front populaire Mohamed Brahmi, député de la Constituante, vient d’être assassiné à Tunis.

EELV présente ses condoléances à ses proches et ses camarades.

EELV condamne fermement la violence politique qui s’exerce en Tunisie, affirme son attachement le plus profond à la démocratie et apporte son soutien total aux démocrates et militants tunisiens qui luttent chaque jour en ce sens et bravent les tentatives d’intimidation.  »

Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole

Contacts :

Jean-Philippe Magnen, porte-parole national 06 37 38 20 72 (@jp_magnen)
Elise Lowy, porte-parole nationale 06 23 93 15 44 (@eliselowy)
Virginie Lambert-Ferry, responsable de la communication : 06 59 21 21 86

Dès samedi, la Fondation Nicolas Hulot fait sa «Révolution écologique» sur les ondes de France Culture : à écouter !

Le Site de la Fondation Nicolas Hulot

 » Et si l’écologie était véritablement une révolution ? Un nouveau regard, radical, sur le monde et sur l’humain porteur de propositions de sortie de crise ? En collaboration avec la journaliste et productrice Dominique Rousset, la Fondation Nicolas Hulot (FNH) proposera tous les samedis, du 27 juillet au 31 août, une émission inédite intitulée « La Révolution écologique ». Au programme : six débats d’une heure (14h à 15h) pour mettre l’écologie au cœur des réflexions actuelles et proposer une nouvelle vision de la société.
Loin des sentiers battus de l’environnementalisme, des réflexions déterminantes pour « la qualité de la vie et la qualité de la civilisation ». (André Gorz).

Une heure pour proposer un nouveau regard sur l’écologie avec des experts de toutes les disciplines

Introduites par Nicolas Hulot, les six émissions estivales de cette première collaboration avec France Culture s’articuleront autour de discussions thématiques entre deux ou trois invités proches de la Fondation Nicolas Hulot. Objectif : montrer que l’écologie nous invite à revisiter notre manière de penser et d’agir dans l’ensemble des domaines. Experts, philosophes, économistes, biologistes, physiciens ou encore sociologues, décrypteront ensemble six rapports de l’écologie au contemporain : Ecologie et nature, écologie et science, écologie et démocratie, écologie et capitalisme, écologie et justice sociale, écologie et frontières.

Samedi 27 juillet : L’Homme est-il un loup pour la nature ? Invités : Philippe Descola, anthropologue au Collège de France, et Catherine Larrère, philosophe, Présidente de la Fondation pour l’écologie politique.

Samedi 3 août : La science a-t-elle fait de nous des Dieux ? Invités : Pierre-Henri Gouyon, écologue, président du Conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot, Floran Augagneur, philosophe, conseiller à la FNH, et Jean-Baptiste Fressoz, historien, membre du Conseil scientifique de la FNH.

Samedi 10 août : L’avenir ne nous rendra pas le passé Invités : Alain Grandjean, ingénieur et économiste, membre du Conseil stratégique de la FNH, et Jean Gadrey, économiste.

Samedi 17 août :Le juste n’attend pas que les autres soient justes (Alain) Invités : Cynthia Fleury, chercheur au Muséum d’histoire naturelle, membre du Conseil stratégique de la FNH, et Eloi Laurent, économiste à Sciences Po et à Stanford University.

Samedi 24 août : Les frontières tranchent des mondes mais ne les séparent pas Invités : Marie Duru-Bellat, sociologue, Sciences Po, membre du Conseil scientifique de la FNH, François Gemenne, politiste, Sciences Po, membre du Conseil scientifique de la FNH, et Hervé Kempf, écrivain et chroniqueur au Monde.

Samedi 31 août : Eloigner le spectre menaçant de la tyrannie Invités : Dominique Bourg, vice-président de FNH et Alain Renaut, philosophe à la Sorbonne.  »

Retrouvez le détail des émissions sur le site du Think tank de la Fondation  »

 » Visite officielle de Noël MAMÈRE en Russie : un soutien aux écologistes et opposants russes  » Communiqué de presse du député EELV ( Europe Ecologie Les Verts )

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Du 26 au 28 juillet 2013 Noël MAMÈRE sera en visite officielle en Russie. Invité par les écologistes russes, il interviendra au festival Ecotropa (http://ecotropafest.ru/english/) lors des premières journées d’été de l’écologie en Russie.

Il rencontrera également les opposants et militants russes pour les droits humains.

Accompagné par Alexis PROKOPIEV, président de l’association Russie-Libertés (russie-libertes.org ), Noël MAMÈRE apportera son soutien politique à celles et ceux qui luttent pour l’écologie et les droits humains en Russie.  »

Contacts presse :

Léa BALAGE, collaboratrice parlementaire de Noël MAMÈRE : +33 6 85 97 70 81

Alexis PROKOPIEV, président de Russie-Libertés : +33 6 13 49 53 84

 » Les plus riches ont pris le pouvoir à l’échelle mondiale  » par Emmanuel TODD … à lire ou relire cet été car toujours d’actualité hélas !!

« __ La crise de la zone euro n’a pas été fondamentalement créée par la nonchalance des débiteurs, mais par l’agressivité des prêteurs » Emmanuel TODD

Article à lire en entier dans Le Point__ :

« Annulons la dette du Vieux Monde ! »

« La crise de la zone euro n’a pas été fondamentalement créée par la nonchalance des débiteurs, mais par l’agressivité des prêteurs »

« La vérité de cette période n’est pas que l’État est impuissant, mais qu’il est au service de l’oligarchie »

Le Point : Les États sont-ils en guerre contre « les marchés » ?

Emmanuel Todd : Ne soyons pas dupes de ces concepts mystificateurs, Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l’échelle mondiale, par les plus riches. Sous couvert de protéger l’argent des petits épargnants, les marchés, ce sont tout simplement les plus riches jouant avec les États. Les riches ne se battent pas contre les États, ils se battent pour les contrôler encore mieux (voir L’État prédateur, de James Galbraith). Il suffit d’observer les parcours de certains individus entre la haute administration, les firmes américaines, Bruxelles et, désormais, les gouvernements pour comprendre qu’ils y parviennent. Si une même caste contrôle les marchés et les États, l’opposition entre les uns et les autres n’a plus aucun sens.

Vous êtes bien léger avec l’argent des petits épargnants !

Je refuse de céder au chantage. Lorsqu’ils partaient à la conquête de villes, les Mongols utilisaient des otages comme boucliers humains. Le groupe des plus riches fait exactement la même chose : ses otages, ce sont les petits épargnants.

« La faute aux riches ! » : n’est-ce pas sommaire ?

Que cela vous plaise ou non, l’accumulation excessive d’argent dans les strates supérieures de la société est l’une des caractéristiques de la période. La baisse, ou la stagnation, des revenus des gens ordinaires est allée de pair avec la hausse des revenus des 1 % les plus riches et, à l’intérieur de ce petit groupe, des 0,01 % les plus riches.

Quant à l’État, il faut reconnaître son ambivalence et s’appuyer sur la partie raisonnable du marxisme pour comprendre ce qui se passe. L’État est à la fois l’incarnation de l’intérêt général et l’expression de la classe dominante. L’État social d’après-guerre, l’État gaulliste, et quoi qu’en ait dit le Parti communiste, agissait surtout au nom de l’intérêt général, il gérait une croissance pour tous. Aujourd’hui, l’État est prioritairement un État de classe. Le capitalisme financier contrôle à nouveau les États.

La situation serait-elle meilleure si les riches étaient moins riches ? Autrement dit, le problème est-il moral ou économique ?

Mon analyse n’a aucune visée morale. Depuis 1990, l’ouverture des échanges et la libéralisation des flux financiers ont effectivement provoqué un fantastique accroissement des inégalités. À ce sujet, je rends hommage à l’école Piketty, dont il semble que les travaux comparatifs à l’échelle mondiale aient été décisifs dans l’émergence actuelle de la thématique des 1 % aux États-Unis et au Royaume-Uni. Aussi opaque que puisse paraître le système, on peut approcher sa réalité en analysant la façon dont un groupe social contrôle une partie importante des ressources. Dans ces conditions, la question essentielle n’est pas celle des marchés en tant que tels, mais celle de l’oligarchie et de son rapport à l’État. Il faut donc identifier cette oligarchie et analyser sa structure, son mode de vie, sa composition.

S’agit-il d’un groupe hors sol, d’ »élites mondialisées », expression qui faisait bondir tout le monde il y a dix ans ?

Encore une fantasmagorie de l’époque ! On croit que le libre-échange globalisé a engendré une oligarchie transnationale. Parce qu’on fait abstraction des facteurs culturels, on ne voit pas qu’il existe plusieurs oligarchies dont les relations sont structurées par d’implacables rapports de forces. La spécificité de l’oligarchie française, c’est sa proximité avec la haute administration. Ses membres ont souvent étudié dans de grandes écoles – sans forcément être des héritiers -, parlent en général très mal l’anglais, sont incroyablement français dans leurs moeurs et n’en finissent pas de se faire rouler par les vrais patrons, l’oligarchie américaine. La soumission à Standard & Poor’s et Moody’s est une soumission à l’oligarchie américaine. Quant à l’oligarchie allemande, nouvelle venue dans le système de domination, elle s’habitue ces jours-ci à traiter les Français comme de simples vassaux. Le charme singulier de l’oligarchie chinoise est son étroite intrication avec le Parti communiste. La plupart des analystes passent à côté de cette hétérogénéité. La gauche nourrit l’illusion d’une égalité au sommet, alors que l’inégalité caractérise autant le haut que le bas de la structure sociale mondiale.

Si les États ne s’endettaient pas, ils ne s’appauvriraient pas et n’enrichiraient personne en remboursant leur dette.

Cette idée est complètement à côté de la plaque parce qu’elle méconnaît le mécanisme réel de l’endettement. On analyse la dette publique à partir du point de vue d’un emprunteur qui serait coupable d’avoir dépensé sans compter. Les peuples doivent payer parce qu’ils ont vécu à crédit. Or ce ne sont pas les emprunteurs qui sont, fondamentalement, à l’origine de la dette, mais les prêteurs, qui veulent placer leurs excédents financiers. Marx l’avait très bien vu dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, les riches adorent la dette publique ! Un État qui s’endette est un État qui, grâce au monopole de la contrainte légale, permet aux riches d’obtenir une sécurité maximale pour leur argent.

Donc, ce n’est pas la faute des gouvernements, puisqu’on les a poussés à emprunter ?

Sauf que ce sont leurs choix fiscaux qui les ont conduits à se mettre dans la main des plus riches. Dans Les dettes illégitimes, François Chesnais montre bien comment, en France, les ultrariches ont bénéficié d’une baisse de leurs impôts qui leur permet de prêter à l’État les ressources dont il s’est lui-même privé. Sans oublier l’auto-interdiction pour l’État de fabriquer de la monnaie, établie par la loi Pompidou dès 1973, mais rendue idéologiquement formidable par le mythe supplémentaire d’une Banque centrale européenne à Francfort, supposée être hors de portée de l’État français. Chaque année, les Français se voient ainsi ponctionner, à travers la TVA et les impôts directs, 250 milliards d’euros, dont près de 50 milliards d’intérêts, qui vont à des gens qui ont déjà trop d’argent. Les deux tiers sont d’ailleurs étrangers, parce que la fête est mondiale, les riches Français pouvant en contrepartie se gaver de la soumission des États et des peuples. Voilà ce que cache le discours alarmiste et moralisateur sur l’endettement abyssal, la faillite du pays et la nécessité de sauver le triple A. Derrière l’apparente logique libérale du système, l’État devient une machine à rançonner les populations au bénéfice des plus riches.

L’impôt est aussi le fondement de la démocratie. Quand ils rechignent à s’en acquitter, comme en Grèce, les citoyens sont-ils des victimes ?

Je ne peux que me répéter : on a poussé les Grecs à s’endetter afin de pouvoir mieux les étrangler. Regardez votre téléviseur : sans cesse des publicités nous incitent à emprunter. Les banques, pardon, les riches, aiment prêter. Et les usuriers aiment saisir les biens si l’on ne peut rembourser. Privatiser les biens de l’État grec, par exemple.

Ne seriez-vous pas un peu complotiste ? Même si « on » les a poussés, le dealer est-il le seul coupable de la dépendance du drogué ?

Le monde de l’oligarchie est un monde de pouvoir et de complots. En aidant l’État grec à trafiquer ses comptes, Goldman Sachs s’est comporté en usurier. Maintenant, ce qu’on appelle « aider » les Grecs, c’est les maintenir en état d’être rançonnés. La crise de la zone euro n’a pas été fondamentalement créée par la nonchalance des débiteurs, mais par l’agressivité des prêteurs.

Cette oligarchie, la définiriez-vous comme une classe sociale et, en ce cas, est-elle dotée d’une conscience de classe ?

L’oligarchie se comporte comme une classe sociale, mais en même temps on sent en elle de l’irrationalité et même un vent de folie collective. Du coup, je me demande s’il faut recourir à l’analyse marxiste de l’idéologie ou à la psychiatrie. Pourtant, un groupe social privilégié n’est pas nécessairement décadent et irresponsable. À la différence des nobles français du XVIIIe siècle, attachés à l’exemption fiscale, les classes supérieures anglaises acceptaient une pression fiscale élevée. Elles ont conquis le monde. L’oligarchie actuelle est à mille lieues de cet exemple. Il serait préférable, si ce terme ne renvoyait aux slogans antisémites, de parler de ploutocratie. Gardons en tout cas à l’esprit que l’oligarchie, pouvoir d’un petit nombre, diffère de l’aristocratie, qui est celui des meilleurs.

Ces oligarques ont plus à perdre que les autres catégories. L’irrationalité explique-t-elle tout ?

La conduite des acteurs hésite entre rationnel et irrationnel. Le point de départ de la crise de 2008, c’est l’accaparement par la Chine et d’autres, grâce à leurs bas salaires, d’une part croissante de la production mondiale, qui entraîne, dans les pays riches, une compression des revenus, donc une insuffisance de la demande. Le résultat, c’est que les salaires évoluent à la baisse, alors que le volume de la production mondiale augmente. C’est dans ce contexte que les États-Unis, puissance monétairement dominante, découvrent le mécanisme fou du crédit hypothécaire. Les ménages américains ne s’endettent pas seulement pour acheter une plus grande maison, mais pour continuer à consommer des produits chinois. Et à la veille de la crise de 2008, le déficit commercial américain s’élève à 800 milliards de dollars. Le système est étonnant : les États-Unis, forts de leur statut impérial, font de ce déficit un régulateur keynésien à l’échelle mondiale. Ainsi, l’endettement est appelé à compenser l’insuffisance de la demande. Bien entendu, le mécanisme du crédit finit par imploser et les revenus comme les importations par s’effondrer. Dans ce contexte, les plans de relance concoctés par le G7, le G8 et le G20 sont une réaction rationnelle. On célèbre le triomphe de Keynes et le retour de l’État.

Voilà qui n’aurait pas dû vous déplaire !

Le problème, c’est qu’il s’agit d’un keynésianisme des riches. La relance n’est pas financée par la création monétaire – la planche à billets -, qui ne coûterait rien à l’État, mais par l’endettement, qui permet de sécuriser l’argent des nantis sans apporter la moindre réponse de fond à l’insuffisance de la demande. Ce pseudo-keynésianisme encourage la croissance chinoise, booste le CAC 40 et accélère les délocalisations en Europe. À l’arrivée, le fameux « retour de l’État » n’est rien d’autre que l’instauration d’un socialisme des riches. L’État doit sauver les riches, nom de code : « les banques », parce que les banques, qui contrôlent aussi les moyens de paiement des citoyens, comme l’a très bien dit Frédéric Lordon, ont pris l’État en otage pour le compte de leurs riches actionnaires. Si on avait opté pour leur nationalisation, on aurait pu garantir les économies des gens ordinaires, indemniser les petits actionnaires et sanctionner les coupables. La vérité de cette période n’est pas que l’État est impuissant, mais qu’il est au service de l’oligarchie.

Si la relance profite aux riches – les prêteurs -, l’austérité bénéficiera-t-elle aux pauvres ?

Ce qui est certain, c’est que le discours antirigueur, incarné par exemple par Martine Aubry, est complètement archaïque. Les gouvernements ont fini par comprendre que les politiques de relance ne relançaient que l’économie de la Chine et des pays émergents. Mais ils refusent toujours la moindre mesure de protectionnisme national, sectoriel ou européen. Dans ces conditions, la rigueur peut apparaître comme un refus passif de contribuer à la croissance de la Chine, une troisième voie que je qualifierai de « protectionnisme des imbéciles ». Voilà la triste vérité, nous sommes gouvernés par des imbéciles. Les gens qui sont aux commandes doivent être tenus pour responsables de leurs actes. Cela dit, je ne suis pas mélenchoniste : je crois qu’il faut des élites pour gouverner. Il ne s’agit pas de les pendre, mais de les ramener à la raison. Baroin et Pécresse, l’incompétence au sommet, sont sans doute sincèrement convaincus que le retour à l’équilibre budgétaire donne la solution de tous nos problèmes. Toutefois, il n’est pas exclu que les gouvernements aient inconsciemment fait un autre choix : si la relance est impossible et le protectionnisme impensable, la réduction des dépenses budgétaires dans les pays déficitaires est le seul moyen de mettre à genoux les pays exportateurs excédentaires, en gros l’Allemagne et la Chine, pour les obliger à entrer dans un processus de négociation.

La fascination française pour le modèle allemand va de pair avec la montée de la germanophobie.

De même que l’antisémitisme et le philosémitisme constituent deux versions d’un excès d’intérêt, pathologique, pour la question juive, la germanophobie et la germanolâtrie sont deux façons de prendre l’Allemagne trop au sérieux, ce qui contribue à aggraver le problème. Au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy avait une position assez antiallemande et faisait preuve d’une certaine souplesse doctrinale en économie. Le maintien de François Fillon à Matignon et la nomination d’Alain Juppé au Quai d’Orsay ont consacré le retour de la droite orthodoxe et de ses vieilles lunes économiques et moralisatrices. C’est alors que le gouvernement et une bonne partie des élites françaises ont adopté un discours germanolâtre, dangereux pour les Allemands eux-mêmes. Privés d’un partenaire sympathique mais critique, ils se sont enfermés dans l’admiration de leur propre modèle. L’urgence aujourd’hui n’est pas de les flatter, mais de les arrêter.

Vous n’allez pas entonner l’air de la bête immonde ? Cela fait cinquante ans que la puissance allemande va de pair avec une démocratie solide.

Je ne qualifierai pas forcément de démocratique un pays qui pratique l’union nationale plus volontiers que l’alternance et où, grâce à une prédisposition anthropologique à la discipline, les sociaux-démocrates ont pu mener une politique de compression acceptée des salaires. L’Allemagne a mené une stratégie parfaitement égoïste d’adaptation au libre-échange, en délocalisant hors de la zone euro une partie de la fabrication de ses composants industriels, en pratiquant contre la France, l’Italie et l’Espagne la désinflation compétitive, puis en utilisant la zone euro comme un marché captif où elle a pu dégager ses excédents commerciaux. Cette stratégie commerciale est la poursuite d’une tradition autoritaire et inégalitaire par d’autres moyens.

Vous jouez à nous faire peur ?

Je ne joue pas, mais vous devriez avoir peur. Les pays passés sous le contrôle des technocrates ou menacés sont la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, pays de démocratie récente. D’ailleurs, c’est pour les sécuriser dans un espace démocratique qu’on les a intégrés à l’Europe et à la zone euro. Or, aujourd’hui, loin de stabiliser ces démocraties fragiles, les mécanismes bureaucratico-monétaires les renvoient en accéléré aux pires moments de leur instabilité passée. Oui, l’heure est grave. Le risque de voir resurgir l’Italie du fascisme, la Grèce des colonels, l’Espagne de Franco, le Portugal de Salazar est bien réel. Vous voulez que je vous fasse peur ? En démographe, je vois réapparaître l’opposition des années 1930 entre l’Europe nord-occidentale des démocraties libérales, où la fécondité tend vers 1,9 ou 2 enfants par femme, et l’Europe autoritaire, fasciste ou communiste continentale, où la fécondité est ultrabasse, avec 1,3 à 1,5 enfant. Mais que faire si les Allemands sont réfractaires à toute négociation sur la capacité d’intervention de la BCE ? Devrons-nous mourir pour l’euro ? N’exagérons pas ! S’il est angoissant de voir l’Allemagne mettre à genoux ses partenaires tout en s’enivrant de l’admiration que lui vouent les droites européennes, il ne s’agit pas de tomber dans la psychose. Souvenez-vous que les Allemands ne voulaient pas entendre parler de l’euro et qu’ils n’ont cessé, après sa création, de menacer de sortir de la zone euro. Aujourd’hui, le gouvernement et le patronat ont compris que la fin de l’euro mettrait l’Allemagne au tapis, puisqu’elle seule serait dans l’impossibilité de dévaluer. En réalité, les Allemands sont plus souples qu’on ne l’imagine. Mais ils ne comprennent que la négociation franche et brutale.

Au fait, pourquoi tenez-vous tant à l’euro ?

Je ne tiens pas particulièrement à l’euro. Je dis qu’en régime de libre-échange l’euro est condamné. Je ne prédis pas l’avenir ici, je décris le présent. De toute façon, l’enjeu immédiat n’est pas l’euro, mais la crise de la dette. Soyons clair : les dettes souveraines ne seront jamais remboursées. Même les emprunts allemands commencent à être suspects. Nous avons deux possibilités : la planche à billets et le défaut sur la dette, qui serait selon moi préférable, ayant la netteté d’une opération chirurgicale. Le défaut sur la dette marquera le début de la reconquête de l’État par l’idéal démocratique, un État aujourd’hui pillé et rançonné par l’oligarchie financière.

Oui, mais, pour les « otages », petits épargnants français, retraités américains, ce défaut négocié ressemblerait fort à une spoliation assumée.

Mais ce sont les prêteurs qui nous spolient ! Pourquoi laisserait-on les prédateurs engloutir ce qui reste du patrimoine national ? Quant aux otages, les petits épargnants, en France, c’est pour les protéger que la nationalisation des banques est indispensable. Et cessons de pleurnicher sur le petit retraité américain, l’Amérique vit à crédit sur le dos du monde depuis des années. Et ce ne sont pas de petits retraités qui détiennent les deux tiers de la dette publique française. De plus, un défaut sur la dette de la France entraînerait des défauts en cascade des autres nations. Dans cette redistribution générale, les défauts s’annuleraient pour l’essentiel les uns les autres. Quelques nations seraient perdantes. À l’arrivée, je vous garantis que les plus coupables – nations ou individus – seront le plus sévèrement punis.

On peut comprendre que nos dirigeants aient la trouille, non ?

Plus le naufrage idéologique et intellectuel de la société est évident, plus les gens d’en haut s’enivrent de leur discours de domination, plus ils exigent la mise en vente des biens publics et la baisse des salaires. Et le pouvoir se réfugie dans une sorte de déni munichois : non contents d’avoir mis en place un système stupide, des gens supposés être modérés et compétents nous laissent en état d’impréparation pour gérer son effondrement. Ne nous laissons pas intimider, une société développée, dotée d’un haut niveau éducatif et technologique, est parfaitement capable de s’adapter après un effondrement systémique de cet ordre. Nous traverserons une année très difficile, mais très vite la libération des énergies et des ressources permettra un nouvel avenir. La délégitimation d’élites médiocres et corrompues sera une nouvelle jeunesse pour notre pays, un coup de balai moins douloureux que celui de 1940, un coup de balai sans la Wehrmacht !  »

Propos recueillis par Elisabeth Lévy

Parution dans Le Point en décembre 2011.